top of page
<< château_de_sable

_ château de sable/2018

installation sur la plage d'Ostende

dans la nuit du 21 au 22 novembre 2018

* Avec la participation d’artistes invités.

Texte écrit par Adèle Couillandre 

lors la nuit de veille  

* Il y a quelque chose que je voudrais voir avec des yeux neufs, cet assemblage de lumière de fête/ chimique, de fleurs mortes vivantes, d’un échafaudage qui ne sert plus à rien, du vent qui souffle et gonfle la bâche blanche autant que dans les voiles d’un vieux bateau, de la mer qui monte.

 

On tourne autour d’une structure, faite de barres, assemblées les unes aux autres. Certaines sont d’un bleu sombre et rouillé, d’autres sont jaunes. La première barre perpendiculaire a la  hauteur d’un lit.

 

C’est d’abord comme une cage fantôme qui n’enferme rien.   

Le vent souffle, sans s’arrêter, il souffle et gonfle la bâche, la cage devient un voilier.  C’est un voilier qui ne bouge pas, qui reçoit juste la force du vent, un bateau sans coque qui éclaire dans la nuit comme un phare. 

 

On plante les fleurs. On fait un jardin, Hannah veut qu’elles soient alignées. À force du vent, elles sont toutes penchées dans la même inclinaison. Petites fleurs de cimetières sous cette lumière vorace, lumière rose et bleue et cela trace un périmètre tout rond de rêve et de théâtre sur cette grande plage déserte, avec le sable qui garde l’empreinte de nos pas.

 

La lumière décline, doucement, le souffle du vent s’alourdit. La nuit recouvre tout déjà, depuis quelques heures, et on est fatigués du sable, du vent, de voir Hannah apprivoiser son échafaudage, modifier l’emplacement d’une barre transversale.

 

Mais le bruit du vent, la vitesse à laquelle monte la mer, le crépitement du néon et le moteur de la voiture allumé à quelques mètres plus haut, nous ranime et nous affrontons le vent pour voir le spectacle.

 

Quand Val fixe le dernier fil, branche et allume le dernier néon, on attache la bâche.

 

Le vent lutte contre nous. Dans cette force, elle ressemble à de la dentelle. Il faut fixer, avec ce qu’on a sous la main, et c’est ce scotch noir plastifié. On est occupés à contrer, à coincer le souffle du vent dans la bâche. 

 

Le vent est tellement fort, il gonfle la bâche doublée. La structure balance, doucement, tout est branché à tout, tout dépend de tout, tout est fragile et nous sommes surpris de voir ça tenir, de voir ça briller.

bottom of page