Le projet émane d’un intérêt pour la matière du savon, son histoire et son utilisation à travers le temps et ce qu’il renvoit de notre corps. Je me suis intéressée aux particularités de cette matière, à son pouvoir purifiant, modelable et aux changements d’état de ce dernier.

C’est une sorte de jeu, consistant à défaire et refaire de petits îlots de création avec les débris éparses obtenus, de construire et de déconstruire la matière jusqu’à l’épuisement définitif de la forme.

 

À la manière d’un enfant qui construit des châteaux sur une plage

et protège des bassins toujours grandissants et menacés d’effondrement,

je souhaite représenter de manière poétique cette urgente responsabilité que nous avons vis-vis de la matière dans nos propres mains.

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La performance est unique et se veut toujours évolutive. Les espaces définis au départ sont voués à être réinvestis, transformés et réadaptés successivement jusqu’à dissolution complète de la matière. Autour de cette performance gravitent à la fois du son, du toucher, des odeurs émanant de la manipulation des objets en savon. 

 

Le matériau - fabriqué en grande quantité avant mon séjour à la grange d’Havré - questionne aussi la notion de palimpseste, puisque le savon dans ses différents états est un objet qui s’élabore et se réélabore par une destruction et une reconstruction successive, tout en gardant les traces de ses différents états successifs.