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_ vol_long_courrier /2019

performé au 425

en juin à Bruxelles

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J’ai entrepris un projet qui vise à simuler un vol long-courrier.

Il s’agit de recréer un voyage aérien, entre réel et irréel, comme suspendu, entre deux points géographiques imaginaires.

Par un jeu simple de mise en scène, dans le cadre clos qu’est l’avion, le voyage intérieur de chacun échappe à la réalité de l’écoulement du temps et de l’espace fictif parcouru. Par l’intermédiaire de l’écriture poétique, j’invite le spectateur / passager à faire l’expérience, à travers la contrainte du corps, d’une divagation, celle de son esprit et de son imaginaire.

Les annonces de l’équipage prennent la forme d’un rituel rythmé qui ponctuent ce voyage. Elles accompagnent et stimulent l’imaginaire, dans une expérience sensorielle immobile.

VOL_LONG_COURRIER
ROBIN

Émerveillement, vertige, crainte, sommeil, engourdissement, rencontre ponctuelle avec un voisin dans un espace qui n’appartient à rien d’autre qu’à ce voyage; l’avion. Il s’agit de créer une bulle temporelle.


Par le biais de mon dispositif, sanglé sur son fauteuil, le spectateur n’ira physiquement nulle part. Chacun fera ce voyage sensitif et émotionnel

à travers son territoire imaginaire intérieur. Cette expérience doit avoir une résonance profonde à la fois individuelle et collective.

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« Dix mille fois j’y ai pensé, cette fois je le fais. Drôle que ce soit si calme.
Mes chaussettes sont blanches aujourd’hui.

Sec et pas bien chaud ici.

Mis mon jogging pour être à l’aise et pas avoir froid.

La veste. Le veste est bien. Une occasion.

Mais la poche se déchire. C’est elle qui me l’a donnée.

Des pistes de décollage à perte de vue. Pour quoi faire?

Pour que tous ces oiseaux de fer ne s’envolent pas ?

Les avions tournent en rond autour de Bruxelles.
Vont quelque part.
J’ai toujours eu chaud aux pieds.
Bon signe. Quelle heure?

Le soleil se couche déjà. Logique l’Ouest.
Je sais déjà où se trouve l’Ouest.

Avant je prenais toujours le tramway vers l’Ouest.

Achetais des cigarettes, un paquet de bonbons acidulés

pour arranger l’épicier là-bas en face de chez moi.

Le soleil en face, à gauche l’étoile. C’est bien. Le soleil est une étoile.
Ses petites mains. Elle les serrait très fort quand elle chantait, si mignonne.
Nous étions tout seuls. A-t-elle déjà reçu mon paquet?
Je ne veux pas qu’elle l’ait déjà ouvert.

Bruxelles ça ne me dit rien.

Le canal, c’est un fleuve ou un bassin?
Jamais compris.

L’Ouest? En fait l’Ouest est partout.

Marrant. Cette soufflerie.
Ca souffle, ça souffle.

Ca me rend indifférent.

Toutes ces pensées.
Je m’en vais » .

texte lu en slam par un comédien / passager
pendant la performance

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Capture d’écran 2020-04-22 à 10.31.51.
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